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Spartacus & Cassandra

Disponibilité Type Localisation Cote
Disponible DVD Rez-de-Chaussée - Boîte à musique et cinéma 305.8 NUG
Disponible
couverture du document

Spartacus & Cassandra

Auteurs :
Editeur :
Année de parution :
2014
Spartacus, jeune Rom de treize ans, et sa soeur Cassandra, dix ans, sont recueillis dans le chapiteau-squat de Camille, une drôle de fée trapéziste qui prend soin d'eux, leur offre un toit et leur montre le chemin de l'école. Mais le coeur des enfants est déchiré entre l'avenir qui s'offre à eux et leurs parents, qui vivent encore dans la rue. Entre réalisme et poésie, un film qui frappe au coeur...
Avis des bibliothécaires
Avis

Présenté en compétition au festival Premiers Plans 2015, ce film, à mi-chemin entre le documentaire et la fiction, est l’œuvre d’un jeune cinéaste de 32 ans, ancien élève d’Ariane Mouchkine.

Pour son premier film, il a passé du temps auprès des Roms de Saint-Denis, et estimant avoir assez d’expérience auprès d’eux, il a choisi de se focaliser sur deux jeunes protagonistes pour entrer dans la pleine matière du film qu’il souhaitait réaliser.

 

Spartacus & Cassandra : deux prénoms qui nous placent d’emblée sur le terrain de la mythologie… Le réalisateur, dans sa note d’intention, évoque lui le terrain du conte : le parcours initiatique de la sœur et du frère est en effet parsemé d’épreuves, sous le prisme des rencontres (notamment avec Camille, trapéziste, leur « bonne fée »), mais aussi à l’aune des relations avec leurs parents, entre loyauté et émancipation loin d’eux. La fratrie doit faire face à la démission de leurs parents : le père est incapable de proposer un mode de vie acceptable, et la mère a lâché prise depuis longtemps, prisonnière d’une folie douce (très délicatement filmée).

 

Leur univers est le cirque : un chapiteau central rythme leur vie, leurs moments importants (scènes de discussions familiales, l’anniversaire de Cassandra – où Camille est obligé de remettre le père, et sa bouteille de rhum, à leur juste place…), et la caravane, dans ce bidonville promis à l’expulsion imminente, est un refuge où l’on se ressource, essaie de faire ses devoirs, se fait belle…

 
Les scènes de vie exaltantes (la danse, très présente, les jeux et autres virées en mobylette, les fous rires, la pratique du slam,…) y côtoient les moments de tensions extrêmes, notamment quand le père refait surface et est confronté à l’Aide Sociale à l’Enfance, mais aussi quand Camille pousse les deux enfants sur le terrain de l’exigence, les confrontant sans ménage face aux décisions cruciales qu’ils ont à prendre pour leur avenir… Ioanis Nuguet a totalement réussi à se mettre « à hauteur d’enfants » comme il le souhaitait : on les suit tout au long du film, en apercevant et interprétant, hors champ, la vie qui les entoure.
 
Le réalisateur, en interview, avoue également avoir passé autant de temps en tournage qu’en montage… (1 an ½ pour chaque période). On ressent très bien, en effet, cette qualité d’écriture post-tournage. Les formes qu’emprunte le film vont du « cinéma-vérité » (au plus près des sujets, en caméra DV) aux scènes plus travaillées, proche d’une écriture fictionnelle : moments poétiques liés aux rêves, aux danses, textes écrits et lus par les 2 enfants, réinterprétés par les images,…
 
Un film à la beauté sauvage, indispensable, ouvert sur le monde et les questions qu’il renferme, afin de s’accomplir, au mieux…
 
DVD édité par Blaq Out en 2015.
 
 William
 
Communaute
Critiques