Spartacus & Cassandra
Spartacus & Cassandra
Présenté en compétition au festival Premiers Plans 2015, ce film, à mi-chemin entre le documentaire et la fiction, est l’œuvre d’un jeune cinéaste de 32 ans, ancien élève d’Ariane Mouchkine.
Pour son premier film, il a passé du temps auprès des Roms de Saint-Denis, et estimant avoir assez d’expérience auprès d’eux, il a choisi de se focaliser sur deux jeunes protagonistes pour entrer dans la pleine matière du film qu’il souhaitait réaliser.
Spartacus & Cassandra : deux prénoms qui nous placent d’emblée sur le terrain de la mythologie… Le réalisateur, dans sa note d’intention, évoque lui le terrain du conte : le parcours initiatique de la sœur et du frère est en effet parsemé d’épreuves, sous le prisme des rencontres (notamment avec Camille, trapéziste, leur « bonne fée »), mais aussi à l’aune des relations avec leurs parents, entre loyauté et émancipation loin d’eux. La fratrie doit faire face à la démission de leurs parents : le père est incapable de proposer un mode de vie acceptable, et la mère a lâché prise depuis longtemps, prisonnière d’une folie douce (très délicatement filmée).
Leur univers est le cirque : un chapiteau central rythme leur vie, leurs moments importants (scènes de discussions familiales, l’anniversaire de Cassandra – où Camille est obligé de remettre le père, et sa bouteille de rhum, à leur juste place…), et la caravane, dans ce bidonville promis à l’expulsion imminente, est un refuge où l’on se ressource, essaie de faire ses devoirs, se fait belle…